samedi 26 juin 2010

Les chroniques d'un Busy

Lire cette chronique prendrait trop de mon temps si précieux, alors tu peux toujours monter là-dessus pour que je l’écrive. Non je n’ai pas le temps, je cours sans cesse et mon agenda est overbooked, j’ai des rendez-vous tous les jours de la semaine, mes soirées sont réservées pour les restaurants et les parties dans les night clubs. Quant à mes week-end, laisse tomber, te consacrer deux minutes ferait de toi quelqu’un d’important. Odieux et imbu je passe le plus clair de mon temps avec des gens qui pensent que ‘’occupé’’ rime avec ‘’désirable’’ et ‘’rare’’ avec ‘’intéressant’’. Je ne te laisse qu’une seule minute pour cette chronique car pauvre de toi, je suis Busy.

Partout et nul part à la fois, mes quatre doigts sur le clavier du computer pour communiquer en réseau sur Myspace et Msn, quatre de plus pour entretenir mon Blog des plus belles photos de moi même, j’utilise les deux qu’il me reste pour envoyer des textos à mes amis et ceux qui le deviendront. Je suis sur facebook, Twitter et Viadeo en même temps, mon réseau c’est ma vie, partout je suis, nul part on peut me joindre.

J’ai coutume de fréquenter des sites où je fais trois fois plus de rencontres qu’à l’époque de mes parents en trois fois moins de temps et pour me sentir trois fois plus seul. C’est notre époque, entretenir un individualisme et un égotisme exacerbés sur fond de socialisation hypocrite. L’ère de la toile planétaire ou tout le monde laisse de quoi stimuler le voyeurisme et la libido de ses semblables, prenant le temps de regarder les autres pour ajuster et entretenir son avancement personnel.

Mes journées commencent lundi matin 8h et s’achèvent vendredi 20h avant que ne débutent des week-ends aussi chargés qu’une Teq Paf de militaire. Soirées, restaurants, matchs, jeux et papotes médisantes, j’accepte tout, je suis partant pour tout, j’aime la vie, les faux bons et sème autant de joie que de lapins. Qu’es-ce que vous voulez ? L’hypoactivité c’est la déprime, si tu stagnes t’es hors course, si t’es hors course t’es seul et quand t’es seul tu crèves. J’ai pas envie de crever.

Une main sur la souris, l’autre au téléphone, ma tête est aux obligations, mes pensées aux chimères, mes lèvres sur un cone chocolat menthe, mon cœur bat pour celle que j’aime et mon regard porté sur les fesses de la voisine. Mon corps est ici et au moment où je te parle, je gère des milliers de contacts de part le monde et les informe régulièrement des aléas ma vie aussi excitante qu’un sitcom cambodgien, sous titré portugais.

Oui je fonce et m’abruti, je me lasse à la vitesse où souffle le vent mais je m’en moque car je suis condamné à l’hyperactivité, sentir cette adrénaline qui est la seule à vous supporter et ne laisser dans mon sillage que sourires figés niaiseux et paroles complaisantes. Ceci est gage d’une progression sociale sans embûches. De toute manière, on ne prendra pas la peine de savoir si je suis quelqu’un de volage ou d’aussi fiable qu’une 2CV sous la neige.

Je suis un papillon qui ne fait escale que pour anticiper la suivante, je vis dans une époque où il est coutume, toléré et préférable d’être ainsi, j’avance à l’allure générale si ce n’est plus vite car je ne veux pas louper une miette de ce que la hâte et la précipitation me feront finalement oublier.

Gary.

Vers les chroniques d'un Buzzer...

mercredi 23 juin 2010

Les chroniques d'un Geek

J’ai des lunettes si ce n’est des lentilles, mes cheveux sont gras telle ma peau et plaqués sur mon front de la largeur d’un écran de drive in, je porte sur le corps les vestiges d’une adolescence particulièrement frappée par l’acné. C’est décidé je serai Geek.

Par définition un geek est un individu autrefois rare mais en voie de prolifération qui passe le plus clair de son temps avec des mondes et des individus virtuels générés et entretenus par les ordinateurs et consoles de jeux. Il manifeste des protubérances frontales liées au surdéveloppement de son cortex ainsi qu’un début de calvitie intimement lié à cet effet. Il ne laisse travailler qu’une infime partie de son corps à savoir les doigts pour les touches et la souris, les yeux pour capter les informations et parfois les cuisses pour faire glisser son siège à roulette vers la cuisine là où il se réapprovisionne généralement en boisson et en nourriture. Pour lui deux mondes : la real life et la virtual life.

Je passe mes nuits en compagnie de mon computer XTG38000 devant des interminables parties de Lord of World Craft IX en buvant des bols de lait au Nesgeek. Grâce à des résultats probants je suis passé depuis quelques mois sur le réseau international, mes challengers sont devenus Chang, Mads, Brian et Raul. Je complète mon activité de virtual life à développer des codes Html Desket TTP et réaliser des graphismes 2D et 3D, quand je ne peaufine pas mon site. Pour finir je trouve mes copines à l’aide des sites de rencontres dans lesquels je suis inscrit, c’est rapide, facile, pratique et il n’est pas rare que mes conquêtes soient un peu grosses, grasses et geek.

Je consacre les 6h restant de ma journée à la real life qui consiste à sortir, marcher, parler, voir des gens et parfois même les toucher. Un temps et des occupations qui généralement s’étiolent au bénéfice de mes activités nocturnes. Mes rapports avec la gente féminine ne sont pas encore à la hauteur de ma libido ce qui génère en moi de fortes frustrations que j’assouvie sur les sites X de ma vie parallèle, chiffon en main.

J’ai fini mes études en école d’art et de graphisme, je porte des caleçons Droopy ainsi que des chaussettes dépareillées et un petit trou au niveau du gros orteil. Mes amis m’offrent les derniers jeux vidéo de guerre en vogue pour mon anniversaire, il m’arrive parfois de me déguiser en Trooper Strooper sabres laser pour effrayer les passants. Je connais toutes les répliques de South park et des Simpsons par cœur, j’aime les mangas VO subtitled et je fais peu de sport car je trouve c’est un truc de sportif, ça fait transpirer et fonctionner les parties atrophiées de mon corps.

Je peux m’appeler Pierre Paul ou Jacques, venir de CSP plus ou moins, je peux être ton ami, ton cousin ou ton voisin. Je ne suis pas tout seul, je fais partie d’un réseau, nous sommes partout, nous communiquons en sous terrain à tout instant et pouvons te convertir à tout moment car, contrairement à ce que tu peux penser, tu as aussi en toi un geek qui sommeille.

Je m’adresse donc à toi jeune sportif gominé survitaminé à peau lisse et muscles apparents, tu n’es pas à l’abri du piège de la geekattitude, de cette irrésistible gravité, nébuleuse d’informations, ce lieu de perdition des âmes mal occupées dont les actions n’ont aucun effet sur l’actuel.

Gary.

Vers les chroniques d'un Busy...

mardi 22 juin 2010

Les chroniques d'un Con

Des comme moi il y en a plein, des comme moi il y en a partout. Grands, gros, petits, minces, bruns, blonds, peu importe le physique, c’est dans l’attitude et le comportement qu’on fait la différence. Je fais partie de cette caste rare mais non recherchée, je suis de ces individus que personne ne souhaite fréquenter ni rencontrer, excepté lors d’un dîner, on ne me voit jamais venir, car il n’est pas marqué sur mon front que je suis un Con.

Donc, ni le physique ni la tenue vestimentaire importent, ce qui me différencie du ringard. Ceci dit, il n’est pas rare que parmi les cons se cachent quelques ringards, on dit qu’ils ont la double casquette. J’ai cette particularité d’emmerder le monde avec une aisance naturelle, de me foutre des critiques et des remises en question, je suis serein et détendu, j’agis beaucoup selon mes pulsions et mes envies, c’est d’ailleurs avec cette liberté que toute ma connerie prend son sens.

Je ne comprends pas tout du premier coup, il faut que l’on m’explique plusieurs fois pour n’en saisir que la moitié et c’est déjà bien suffisant. Je parle le con couramment, de moi souvent et souvent à la troisième personne, je connais tous les sujets de manière assez exhaustive, vous voulez mon avis et je vous le donne dans la minute.

Dans la rue je siffle, j’accoste et j’insulte les filles qui restent indifférentes à mon charme, je suis irrésistible, elle ne doivent pas me faire ça. Non je n’ai pas de respect dans ce monde de brutes, la vie est une jungle, il faut savoir roucouler pour sa Jeanne quitte à effrayer l’ensemble de la gente féminine et stigmatiser la gente masculine de son appétence chacal. Je suis comme çà, en agissant mal, je sape la réputation de la communauté à laquelle j’appartiens, cela s’appelle ‘’le marketing du con’’.

Je n’écoute pas mais je suis bruyant, je ne suis pas tolérant mais je souhaite qu’on me tolère. J’agis pour moi, pas pour la société, chacun pour soi, je suis hypocrite et sournois, il y a bien longtemps que j’ai appris à ne tirer la couverture que de mon coté. Aujourd’hui, il ne me manque plus que la méchanceté et je serai le roi. Ce n’est que question de temps et de persévérance, les cons sont comme le vin, ils se bonifient avec l’age. Je ne connais pas la patience mais pompe celle des gens et j’affirme des absurdités avec l’aplomb d’un joueur de poker, oui je mens, oui je m’en fou.

Pour finir, il est à noter qu’il existe deux types de cons, le temporaire et le permanent. J’ai obtenu mon CDI grâce à beaucoup de discipline et de régularité mais il y a aussi le con d’un moment d’égarement, que nous recevons généralement bien et encourageons à poursuivre car l’union fait la force. Le but étant de peupler la planète de purs cons en les accouplant entre eux, hors de question de faire des bâtards.

Nous sommes organisés sous forme d’une hiérarchie infinie, je suis le con de quelqu’un qui est lui-même le con de quelqu’un d’autre. A l’inverse d’une hiérarchie classique, le plus grand de tous les cons n’a personne en dessous de lui et je pense qu’avec un peu du travail c’est à ma portée. Car admettez qu’admettre être con c’est ne pas l’être, alors que de ne pas l’être mais admettre être un con c’est l’être.

Gary.

Vers les chroniques d'un Geek...

lundi 21 juin 2010

Les chroniques d'une Porn Star

Les études me plaisent si ce n’est qu’elles m’ennuient. Grâce à mes formes arrondies et l’imaginaire de la gente masculine, je bouche mes fins de mois et finance une partie de mes cours en tant que strip-teaseuse dans un club les week-ends. Stylos, papiers, crayons la semaine, sexe, drogues et Rock’n roll le week-end. Le temps passe vite et l’échéance approche, que vais-je faire de ma vie ?

Les destins changent et se dessinent sous l’impulsion de rencontres, la mienne se fera en boite de nuit à la suite d’un de mes shows dans lequel je finis en nu intégrale. Monsieur Melamoa, producteur de films X remarque mon talent de comédienne ainsi que mon penchant pour l’exhibition, il me propose une séance filmée avec un partenaire le lendemain. Ambitieuse, le jour J, j’exige la présence de deux partenaires supplémentaires, j’ai l’esprit d’équipe et de la place pour accueillir tout le monde.

Après quelques cabrioles dont certaines improvisées hors caméras mon manager décèle en moi plus qu’une jeune midinette avide d’expériences nouvelles, trois prises et deux plans plus tard, je deviens une jeune femme qui aime la bite et les sous, le destin lève le voile, je serai Porn Star. De retour à la fac j’apprends à mon proviseur que je ne pourrais pas suivre le cursus jusqu’au bout car je viens de trouver un moyen original et efficace de joindre l’utile à l’agréable. D’un ton paternel et rassurant il me dit ‘’tant que tu trouves du plaisir dans ce que tu fais’’ avant de m’entendre lui répondre ‘’c’est l’essence même de ce métier monsieur’’.

Je suis une des rares femmes dont la garde robe tienne dans un sac à main, une des rares à travailler nue en talons aiguilles et une des rares à commettre autant d’infidélités envers mon copain, que tout le monde le sache et que le copain en question ne m’en veuille pas. Je suis payée à donner du sexe, j’exerce le plus vieux métier du monde, sauf que mes clients ne peuvent pas me toucher. C’est d’ailleurs en conservant leur désir inassouvi de me sauter que mes vidéos se vendent si bien, bref je vis sur les pulsions et frustrations de la gente masculine.

Déjà petite j’entretenais cette image de fausse sainte-nitouche, cette incarnation du fantasme, j’ai toujours fait croire aux hommes qu’ils pouvaient me prendre mais les condamne à me regarder. La séduction et la provocation sont depuis longtemps mon fond de commerce, avec un talent dans la chanson j’aurais été Rock star. Le sexe n’a jamais été tabou, je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas, je fais tout haut ce que tout le monde fait tout bas ou rêve de faire, celles qui me critiquent sont jalouses et frigides.

Je travaille dans une industrie en continuelle croissance, on ne connaît pas la crise, bien au contraire, c’est à ce moment que nous sommes le plus regardés, le X est une soupape sociale, chaque jour nous fidélisons de nouveaux clients, friands de télé plaisirs. Si vous n’etes pas d’accord, ne nous regardez pas, d’autres le feront pour vous. A vos yeux, je ne suis peut-être qu’une gourgandine, une prostituée, mais je suis avant tout une professionnelle consciencieuse et dévouée. Il n’est pas impossible que je fasse des heures sup.

Que croyez-vous ? Ce métier est un tremplin vers la notoriété, une ouverture que je me suis créée seule à la force du poignet, en offrant mes propres ouvertures. Ce n’est rien de plus qu’un échange. Le Porno c’est comme la vie, quand on donne on reçoit.

Gary.

A suivre les chroniques d'un Con...

samedi 19 juin 2010

Les chroniques d'une Pop Star

Tina a depuis toujours rêvé de chanter, belle aguicheuse, timbrée d’une voix suave et sensuelle, elle écrivait des chansons pour Céline Dion dans le ventre de sa mère et c’est en fredonnant Amel Bent dans le bus de l’école qu’elle se fait repérer à l’age de 14 ans, par un producteur avec qui elle fera un enregistrement et un enfant l’année suivante.

Son premier album riche et complet se vend plutôt bien grâce à une pochette sur laquelle Tina apparaît en tenue d’écolière, une sucette à la framboise dans la bouche. A 16 ans elle tourne dans toute la France (pour chanter) et connaît un véritable succès avec un single intitulé ‘’Moi Tina’’. Puis elle pénètre le marché international de la chanson avec la célèbre ‘’I like it from behind’’. L’année suivante, elle fêtera ses premiers rails de coke ainsi que son amour pour la bouteille, période clôturée d’une cure qui inspirera son prochain album ‘’Life’s a shit’’.

Imbibées et appauvries en paroles, ses chansons se vendent de moins en moins. Elle quitte la scène pour une durée indéterminée et s’occuper de son enfant avant de se marrier avec la perle rare, un producteur à la fois scrupuleux et attentionné. Ce dernier l’aide à entrer dans une télé réalité tremplin à célébrités déchues qui, à l’inverse d’un tremplin classique, à la particularité de propulser ses participants vers le bas.

Elle accède tout de même à un regain de notoriété, la télé réalité n’ayant pas vocation à améliorer les images. Remontée à bloc, la voix et les cloisons nasales rodées, elle va pouvoir amorcer son come back. Malgré un physique partiellement altéré par le monde impitoyable de la night, elle osera les tenues sexy et provocatrices espérant compenser les lacunes de ses textes. Que voulez-vous ? Quand le fond vient à manquer, il faut se rattraper sur la forme…

Ses apparitions TV se multiplient, les chansons se raréfient, l’essentiel de sa carrière se trouve derrière elle, elle a cinquante ans bien tapés et se trouve un poste de jury dans la 32ème édition de la Graine de Pop Académie qui l’a découvert. A présent elle est juge, avec assurance et l’air désabusé, elle va pouvoir dire ‘’oui’’, ‘’non’’, ‘’c’est pas mal’’ ou encore ‘’ça va pas du tout’’. Ses années d’expérience et sa notoriété lui accorderont un mélange de crédibilité et d’expertise, une autorité à laquelle les postulants se plieront sans mot dire, quoi qu’il advienne.

Les candidats vont passer aussi vite que les années, les éditions vont se renouveler aussi longtemps que l’on trouvera des cons pour les regarder, les rides de Tina témoignent d’une vie riche et mouvementée. A peine le temps d’écrire et de produire un album pour son fils et de le brancher avec des professionnels qui croient en la théorie du talent héréditaire, qu’elle devra suivre son jeune poulain dans les tournées nationales et le driver de manière à ce qu’il consomme une coke de qualité qui, cette fois, n’use pas les narines.

Heureuse et épanouie par procuration, elle vivra ses propres rêves au travers de la jeune carrière prometteuse de son fils et accumulera ses premières victoires sur le bord de la cheminée, jusqu’à ce que ce dernier n’atteigne la puberté et lui annonce qu’il arrête tout pour faire du football, se raser la tête et devenir Zidane.

Gary.

Vers les chroniques d'une Porn Star...