Les chroniques d'un Bleu

Millionnaire en short, je cours comme une balle après la balle et c’est de la balle. Terrain vaste, green, rayé, deux cages et trois règles, je fais du foot balle. Je bosse en bleu de travail mais ne touche pas le SMIC, plus tu me mates plus je claque, on m’adule me vénère quand je gagne, on est verts et vénères quand je perds. Pris en étaux entre un public ingrat et des médias virulents, pauvre de moi, je n’ai que Zahia pour profiter de mon Nirvana.

En bleu, blanc, rouge, je suis un Bleu. Battu par les noirs en jaune et les verts et blancs, je suis vert d’avoir perdu et mon coach voit rouge car nous sommes marrons, ce qui est loin d’être marrant. Je préfère éplucher les oranges au bout du blanc, attendant patiemment l’arrivée de Laurent Banc. Ici les temps changent, le ciel est devenu gris chez les Bleus.

Entre coupes du monde, de champagne, tires, buts, putes, bar, pubs et clubs, nos fils de pub sont devenus accros au rhum à nanas. Vous n’êtes pas au courant ? Un bruit court que les Bleus ne courent plus qu’à leur perte et marchent au pas pour gonfler leur compte courant, voilà pourquoi çà ne peut pas marcher. Car même si le bleu azur un max, ils sont attendus au Carrefour par un public repu, bière en main, main dans le froc et des médias camés planqués sous un clavier.

Consopolitifoot dont les enjeux excèdent le jeu est mis à mal tant que mal on joue. Détonnant, étonnant, épatant et pas tant que çà car depuis longtemps foot est omnipotent. Star du ballon rond, pompe à attention, rentabilimarket et costard en baskets, ma femme est un avion, la tienne une estafette. La presse nous presse et nous oppresse, anyway, la plume est plus forte que les pieds.

Nostalgiques, on se passe Karembeu ou 43 fois les inédits de Zidane, le défilé Deschamps dans une foule où on se sentait aussi Petit que Makelele. Même Leboeuf veau la peine quand il ne joue pas comme une chèvre. On a tant aimé Jacquet et bien joué sans Tini pour se mettre à dos Menech. Dire à Raymond d’aller se faire enfumer n’est pas comme si on lui enlevait les Abidals et demandait à son équipe de jouer avec l’Evra plutôt que les pieds.

Si Ribé rit toujours c’est que salaire de ne pas trop l’embêter et puis ce n’est pas le seul Kiri parmi les bleus. Entre coup de main, de tête et de queue, Thierry dit qu’il vaut mieux Henry qu’en pleurer, d’où la chronique Dugarry. De toute manière, à refaire le mondial tu rames comme Lilian. On Vieira bien dans 4 ans car Cissé pas pour aujourd’hui c’est pour demain.
Desailly a depuis longtemps l’SFR pour se consacrer à des pubs où plus tu Clic, plus t’es Bet. Des clics pour du fric, l’argent Cantonna plus t’en gagne encore, le jeu c’est d’éviter les Papin médiatiques. Et politique puisque tout est lié.

Télé, mag, phone, laptop et computer, faites gaffe les mecs, nous c’est le public, nous c’est non stop, on veut du freak, sex and fun. Si tu déçois on te fume.
Avec un Bachelot degree nos caïds seraient ministres et n’auraient pas à essuyer les remarques d’importants impotents. Une équipe tête sous l’eau aussi convaincante qu’une pizza Bio, et un et deux et trois c’est trop, le public en a plein le dos, vivement l’Euro.

Aller les Bleus on est tous ensembles, c’est le grand jeu, la France est à bout.

Gary.