samedi 6 novembre 2010

Les chroniques d'un Incompris

Je le suis de certains, pas certain de tous, de toi en tout cas. Pourquoi. Toi, ce n’est pas moi pourtant même toit, même toi tu sais pas. Pourquoi. Va comprendre, un qu’on pris pour incompris mais insoumis et pour un sous mis, deux sous pris. Arrogant, argumentant, ah tu m’entends, pourtant même plus on ne s’entend. Incompris me voici.

Pourquoi cette pause, pourquoi la prose et pour quelle cause ? Pour qu’elle cause plus ? Isolé mais désolé, à moi le pavé, quelques mois passés désoeuvré, tu le sais c’est sorcier. Des hauts, des bas font débat c’est balaud, mais des hauts sans bas je sais pas. Tu t'en bats, on s’emballe et un mars.

Un père une mère pour une paire impaire çà se perd. Frère toc fait des sauts pèr, çà s’opère, le faire taire serait super. Produit d’une vie je ne produits rien ou de la merde qui ne se lit pas, ce que je dis ne vaut plus rien ce n’est que de l’air que tu ne respires pas. Du mépris pour ma plume sous ton poids de préjugés et je souhaite à cette plume d’être plus forte que tes pieds.

Jadis éclaireur, aujourd’hui illuminé, exemple déchu, maintenant déçue. Idées sans dessus dessous, sans sous je ne suis pas sûr, censure je ne suis pas fou. Me réaliser pour que tu réalises et peut être un jour me lises. Ça raconte des histoires, ça raconte mes histoires car seule celle-ci est pour toi, preuve d’une exception pour une exception dont je suis déception. Pas de hasards, des détails, plus de rimes, que des messages entre les lignes, voici le fouillis de l’incompris. Tu peux m’appeler Freddy et puis toi aussi.

Gary.

Ps : On peut rire de beaucoup de choses à condition d’être comme le stylo, habile.

mercredi 3 novembre 2010

Les chroniques d'une Rencontre

La rencontre est un évènement, la conjonction de facteurs dynamiques et statiques pour bouleverser leur immobilité et les fondre ensemble. La rencontre est le résultat de cette conjonction comme nouvel élément. Le Net est un lieu de rencontre, formidable toile nébuleuse infinie ouverte à toutes les rencontres, même les plus improbables.

Il est tard, notre petite Abeille fatigue à force de lorgner et tournoyer autour du Nanti qu’elle convoite. Les charmes ne suffisent pas toujours car c’est la monnaie qui dirige le monde, c’est la monnaie qui dirige la terre. Hélas le temps passe et son fond de commerce fond comme neige au soleil, impératif pour elle de se caser avant que ses rondeurs ne se déplacent où il faut pas. Le nanti a d’autres soucis tels que payer l’ISF ou devoir faire mieux ou différemment de son père.

Le Démuni, dépité de voir que l’argent est un appât nécessaire pour certaines femmes belles de l’extérieur, se tourne vers le Looser qui n’a pas grand-chose ou tout perdu et lui demande comment fait-on pour s’en sortir. Ce dernier lui répond que la fortune et l’infortune nous tombe dessus quand on s’y attend le moins donc il ne faut jamais désespérer. Par esprit de contradiction et motivé par le sentiment d’exister, l’Anti vous affirmera le contraire. Ce qui, dans la foulée, fera de lui un pessimiste.

Derrière son PC, le Geek nous observe et se targue de n’avoir jamais été autant dans l’air du temps, il sera l’ouvrier ou le prince de demain, changeant le monde d’un seul clic. Ce que le Con n’a pas encore compris. Geek peut foutre en l’air ton ordi sans y toucher et le réparer sans forcer. Il faudrait être con ou téméraire pour ne pas prendre le temps de dompter la bête du XXIème Siècle. Le Sportif, quant à lui, devrait passer moins de temps dans les salles pour savoir ce que MYSQL veut dire.

L’Artiste, bercé de chimères et de lenteurs, imagine un monde sans nouvelles technologies, un peu comme une vie sans drogues ni alcool. Elles détruisent ou enlaidissent mais çà ne nous empêche pas d’en user. Le Consommateur approuve, il consomme à se consumer. La Pop Star approuve aussi et consomme BIO pour rester fine au cas où on la repérerait pour un film. Même la bouche pleine, la Porn Star ne vous dirait pas le contraire.

Le Mouton suit tous les Moijeus si surs d’eux sans questions se poser car l’important n’est pas de savoir où l’on va mais d’y aller. Zombie des night clubs, avide de plaisirs éphémères, le Fetard est partant pour tout, tant qu’on ne le sollicite pas avant 14h. Le Winner est busy, il a bien mieux à faire et toujours sollicité tellement il est bon, tellement il est cher. Le Busy est un winner artificiel feignant d’être cher et bon car rare.

L’Etroit ne savait même pas que tout ce petit monde pouvait graviter autour de lui, pour lui les rencontres ne se font qu’auprès des gens qu’il connaît. Sagement tapi dans son coin, le Buzzer attend son créneau pour un come back remarqué alors que le Rapace attend le moment de pointer ses sales pattes pour une critique ou une bouchée. L’Idée, quant à elle, passe aujourd’hui et demain de mains en mains, s’immisce de tête en tête et s’entête à tue tête.

Gary.

Vers les chroniques d'un Incompris...

*Malheureusement le Bleu n’a pas passé les qualifs pour accéder à la Rencontre.

dimanche 17 octobre 2010

Les chroniques d'un Artiste

Je rêve éveillé et plane, je flotte (même en bas) et mes discours sont fleuris de métaphores, je vis de choses simples; l’amour et l’eau fraîche suffisent. Je peins, j’écris, je dessine, je sculpte, dans mon monde je suis seul même accompagné. Je me tourmente et dans le fond les autres ont raison, je dois avoir un pet au casque. Paradoxal et excessif sont de mes symptômes. Discret mais exubérant, insignifiant mais perspicace et provocateur à souhait, disons je suis un Artiste.

Ne me le dites pas mais des comme moi y’en a plein, nous sommes ces gens suffisamment sensibles pour voir et s'évertuent à décortiquer ce que tout le monde vit sans s'interroger. Des prises de têtes en puissance, nous sommes de ceux qui aimeraient savoir lequel de la poule ou de l’œuf, nous voyons ce qui est sous-jacent et sentons ce qui est inodore donc les gens qui n'ont pas de nez et des peaux de phoques devant les yeux ne nous pigent pas. Seule la fatigue peut nous cerner.

En quelques mots, un artiste maîtrise un métier grâce à des habiletés et des connaissances techniques, se sentant obligé d’ajouter créativité, poésie et originalité à son travail. Il a du mal avec la médiocrité, la banalité et ses œuvres sont source d’émotions et de sentiments. Elles doivent avoir une portée. Il peut passer pour quelqu’un de marginal, oisif, rêveur n’ayant pas le sens des réalités, ni des règles. De nature rebelle, il se plie peu à l’autorité et doit faire gaffe à ne pas devenir fou lorsqu’il va trop loin. Il se donne à 100% et conserve son idée de la perfection coûte que coûte, même le pognon ne le ferait pas changer d’avis. Quoi que…

L’artiste inspire la mode en plus de parfois la subir, pas forcément en vogue ni dans l’air du temps, son art se veut intemporel. Il est souvent précaire quand il n’est pas raté, timide et pudique, le complimenter c’est le faire frissonner et l’acclamer le faire jouir. Il crée, invente, réinvente et se renouvelle; constamment en état d’éveil, pour lui tout est sujet à poésie même les fleurs, surtout les fleurs.

De légers moments d’absence où il s’imprègne telle une éponge et se charge telle une burne de matelot jusqu’à ce que la pression soit telle qu’il lui est vital de s’exprimer. Soumis aux aléas, il craint la descente quand il est professionnel et pense monter toute sa vie lorsqu’il est amateur. Il hait le matérialisme tant qu'il n'a pas les moyens et craint le commerce qui, trop grossier et trop bruyant, pourrait l'altérer. Son travail tient d'un subtil équilibre d'échanges entre son propre monde et le monde qui l'entoure.

Original et unique, avoisinant la folie avec finesse et légèreté, facétieux, il utilise des mensonges pour dire la vérité. Sans le tourment ni le pet au casque, il produirait peut être de la daube en boite à qui l’on reprocherait d’être trop fade. Condamné à la critique, il puise son inspiration dans la réalité avec dosage. Pour lui, les règles sont contournables et c’est bien pour cela qu’il feint souvent de les suivre.

Marginal, rebelle, audacieux, perfectionniste, stimulant, hypersensible, créateur, entrepreneur, sans ces oiseaux, la vie, dans un sens, perdrait de son rêve, comme une nuit sans l’ours de Nicolas et Pimprenelle. D’ailleurs, on peut reconnaître en chacun de nous qu’un artiste étouffé, refoulé, endormi ou en devenir n’a besoin que d’une pichenette pour s’exprimer.

Gary.

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mercredi 13 octobre 2010

Les chroniques d'un Démuni

Etriqué, frustré, isolé, pauvre ou appauvri, je possède peu si ce n’est rien et vis de faims, de soifs et d’envies. Mes mots sont des remèdes contre les maux et les rêves ma carotte que je bois jusqu’à l’aimable ivresse. Muni de rien si ce n’est d’idées, cette chronique respire la misère et s’en inspire. Loin des choux et de la silver spoon, j’emprunte la voie serrée de la dèche, cette dire strait d’où rien ne se perd, tout se crée et se transforme. Dans la vie il y a des munis et des Démunis.

Muni de ma bite et mon couteau, j’arpente les rues avec l’assurance d’un chômeur et la dégaine d’un chat maigre à l’affût d’une proie, ma vie ne laisse de place ni à l’opulence ni au gain. Mon portefeuille est light et mes poches sont vides, un salaire de misère et des euros qui se comptent sur les doigts de la main. Chaussettes trouées à la Messier, chaussures ouvertes façon claquettes à la Astaire, des jeans démodés raccommodés et des hauts pour me rappeler que je suis en bas.

Démuni économique, je passe mes vacances sur le terrain vague de proximité où l’on fait du foot les week-ends, sans cages sans filets sans même une ligne blanche. Ma dot sent l’amour et l’eau fraîche, celles qui veulent m'épouser sont téméraires. Un appartement exigu équipé comme une cuisine de camping où pour s’entasser il suffi d’être quatre. Je vis la Bohème où l’on ne mange qu’un jour sur deux, chaque semaine un trou de plus à ma ceinture. L’argent amène l’argent, ce qui marche aussi bien dans l’autre sens.

Démuni social, un bon réseau s’entretient à coup de tunes, c’est pourquoi le mien à l’envergure d’un moineau qui vient de naître. Je vis la solitude d’une datte sur la banquise et mes contacts avec la société sont aussi rares qu’une baise dans la soute d’un porte-avion. J’aiderais mes semblables si seulement je pouvais m’aider moi-même, dans la vie il faut d’abord s’en sortir avant de s’y remettre, l’existence est une succession de cycles dont je découvre les revers.

Démuni culturel, je sais simplement que Proust est une onomatopée et De gaulle une érection. Chez moi pas de livres, c’est pour les riches, ma bibliothèque est municipale et c’est déjà çà. J’étalerais volontiers ma culture si j’avais la biscotte, car j’ai le couteau. Pour moi un magazine est un livre et deux jeux de mots forment un poème, ce qui fut au-delà de mon vécu m’est inconnu. Le passé appartient au passé et rien ne m’appartient.

Dans la vie, je progresse avec autant de facilité qu’une poule d’eau dans un étang de mazout. Il me faudrait les moyens si j’avais du talent car sans aide ni veine il ne te reste que les rêves et l’espoir. Ce que tu possèdes fini par te posséder et il suffi de peu pour être heureux vraiment très peu pour être heureux. La misère est contraignante mais avec les contraintes vient l’imagination et c’est déjà çà, c’est déjà çà.

Je ne manque de rien car rien je l'ai déjà. Rien n’est pas forcément bien mais c’est un mot qui me va si bien. Moins que rien, plus que tout, un tout peut être crée d’un rien et rien que le tout peut être, plus ou moins, trois fois rien. Démuni de tout et muni de rien, ne rien faire, ne rien dire et ne rien être pour échapper à tout, c’est déjà bien.

Gary

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jeudi 7 octobre 2010

Les chroniques d'un Rapace

Rapace est un terme désormais ambigu désignant en français des oiseaux carnivores, au bec crochu et tranchant, possédant des serres. Ils ont généralement une vue remarquable, et pour certaines espèces ont, chose peu commune pour les oiseaux, un bon odorat. Leurs ressemblances sont de bons exemples de convergences évolutives. Il se distingue deux types de rapaces, les diurnes vivant le jour et les nocturnes, vous m’avez compris.

Grands chefs majestueux et redoutables aux griffes puissantes et acérées, les aigles surplombent la chaîne alimentaire et évoluent aux altitudes les plus élevées. En dessous, plus petites, plus mobiles et parfois plus agressives, il y a les buses ou chefaillons au bec et aux serres faibles. Les chouettes sont de chouettes prédateurs nocturnes sans oreilles répétant d’inlassables ‘’houhou’’ jusqu’à ce qu’elles vous réveillent.
Puis il y a l’épervier pioupi et l’épervier paoupa, les faucons et les vrais, les petits moyens et grands ducs, les hiboux, choux, genoux cailloux et pour finir nos hideux mais incontournables amis les vautours, célèbres charognards au long coup prêts à bondir sur tout ce qui bouge y compris les petits fours. Surtout les petits fours.

J’ai des plumes je déplume, une acuité visuelle hors norme et verrouillée sur tout ce qui bougeait, bouge ou bougera, un nez crochu pour flairer les bons coups, mulots, souris, tout est bon. Des réflexes à faire pâlir un pongiste, une tête dont l’amplitude rotative excède les 180° pour choper ce qui est derrière, de longues pattes écaillées aux serres servant à saisir sans céder, une envergure variable selon l’espèce, j’évolue à des sphères d’altitudes variables selon l’espèce. Je surplombe mes proies telle une faucheuse ailée et fond sur elles à la vitesse d’une balle filetée, c’est à peine si elles ont le temps de s’échapper.

Fin prédateur sans scrupules, je ne fais qu’appliquer les lois de la nature, la morale c’est pour les cours de philo, les proies n’ont pas eu la chance d’atterrir dans le bon camp, dans la vie il y a les mangeurs et les mangés. J’arpente mon territoire et en connais ses détails par coeur, t’y aventurer ne serait pas judicieux, mes poches sont ouvertes de telle manière que le moindre de tes mouvements ne fera que les remplir. Mes libertés s’arrêtent ou commencent celles des autres mais ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est négociable. Je prends ce qui me revient de droit, soit le monde et tout ce qu’il y a dedans.

On me prête des caractéristiques communes avec l’espèce humaine ou est-ce l’inverse. Opportuniste, pince, pingre, rat, râpe, radin, comme tu veux, ami du blé je kiffe les radis, l’oseille est mon envie et la caillasse une lubie. Le bruit de deux pièces l’une sur l’autre provoque en moi ce sourire cupide et niaiseux, les billets sont mes tickets pour le nirvana et la CB un accès à tous les plaisirs. L’argent fait le bonheur, il faudrait être bête pour se rendre malheureux.

Chez l’homme, je suis représenté dans l’ensemble de la chaîne alimentaire, finances, impôts, immobilier, pub et BTP, sans oublier les métiers de bouche, du soin et de l’enseignement. Nous sommes indispensables au roulement de l’écosystème. A l’inverse des oiseaux, l’habit ne fait pas le moine, nous sommes trahis par nos actes. Mais oublie tout çà et vient donc te restaurer à la maison, j’en ai fait pour huit mais il y en a pour dix. En revanche, tu es prié de ne pas parler en mangeant car chez moi on ne cause pas, non on ne cause pas, on compte.

Gary.

Vers les chroniques d'un Démuni...

samedi 2 octobre 2010

Les chroniques d'un Etroit

Un champ d’action limité, une vie calibrée et déterminée, un compteur à 200 pour une aiguille bloquée à 110. Un travail routinier et rébarbatif, un chefaillon que j’étriperais s’il n’y avait pas le Code du travail, un salaire indexé sur grille et des vacances dont je me languis déjà. J’ai été happé par la fatalité, soumis aux lois de la gravité, me voilà pris dans les fers des obligations. Je suis à l’Etroit.

Mon bureau n’excède pas la taille réglementée, pas un mot plus haut que l’autre ni un geste au-delà des convenances, je suis coincé entre le qu’en dira-t-on et la délation des balances arrivistes en mal de moussage. Mon travail est déterminé par la valeur de mon diplôme, dépendante de la cote d’une école qui m’a coûté une burne, elle-même responsable du barème de mon salaire. Mon quotidien est aussi surprenant qu’un film dont on connaît la fin.

J’ai marié ma voisine, je fais mes courses à deux pas de la salle de gym que je fréquente, le responsable de la buvette du club de foot où je suis inscrit est le cousin de la copine du père de ma femme. Son fils est mon meilleur ami et sa tante, la mère de mon banquier. Je fais partie d’un petit réseau local sécuritaire aux idées de la fraîcheur d’une eau croupie, nous passons nos week-ends chez les beaux parents quand ce n’est pas chez les parents dont les repas sont aussi distrayants qu’un film d’essai Coréen, vivement les enfants…

Je conserve la maîtrise du timing, mes semaines sont chronométrées et organisées, pas de place pour l’improvisation. Ce que je n’ai pas le temps de vivre, le lirai ou l’apprendrais par procuration. Je peux toucher mon horizon du doigt et ma lucarne ouverte sur le monde est la télévision. Je suis bercé de douces complaisances et de ‘’un jour, de toute façon, je vais…’’, je m’accroche à ma réalité et m’endors d’expériences malheureuses pour m’assurer d’avoir fait les meilleurs choix.

Je crois savoir ce que j’ignore, ma devise, celle de ne jamais avoir l’air surpris. Je pense ne rien pouvoir apprendre au-delà de mes petits murs, tout se trouve dans mon univers et le reste n’est que crainte ou amuse bouche. Aussi paradoxal que cela puisse sembler, plus je me fais au monde dans lequel je vie, plus je me fais un monde de celui qui m’entoure.

Tel un vieux loup, j’arpente mon territoire conquis avec assurance et convictions, je répète inlassablement le même circuit au point que l’on peut me suivre à la marque des pneus laissée sur le bitume. Je pourrais faire le trajet pieds nus que mes pompes sauraient retrouver le chemin toutes seules.

Argent, temps et méthodes, j’optimise tout jusqu’à m’étouffer dans le monde restreint que je me suis confiné. Mes certitudes colorent mon discours de suffisances et me calfeutrent dans l’illusion confortable d’une vie sereine et abritée. L’étroitesse, qu’elle soit géographique ou d’esprit, tel un filet d’idées préconçues, se referme sur moi et me maintient d’avantage à l’abri des remises en questions que du changement.

Un, deux étroit je le suis, étroit je le reste. A l’étroit dans mes chroniques, je suis à l’étroit loin, j’ai passé l’étroit quarts de ma vie ainsi et il étroit tard pour changer, on ne se refait pas. C’est ce que je pense, étroit qu’en penses-tu ?

Gary

Vers les chroniques d'un Rapace...

lundi 20 septembre 2010

Les chroniques d'un Looser

Élève moyen, parfois franchement nul, j’ai commencé tôt. Après quelques redoublements et erreurs d’orientation j’ai su me convertir en chômeur actif et travailleur à courte durée déterminée. Ma vie sentimentale n’est pas réjouissante, d’illusions en désillusions, j’hésite entre me remettre en question ou déduire que la gente du sexe opposée n’a jamais su se mettre en phase avec mes attentes. Vous m’avez reconnu, je suis un Looser.

Petit, il suffisait qu’on me complimente pour que je prenne la couleur d’une pivoine, je n’ai jamais su différencier une ouverture d’une preuve de sympathie ou d’amitié. A l’école, au vu de mes notes, j’ai longtemps pensé que mes professeurs m’évaluaient sur dix, j’ai toujours pris la peine de comprendre avec un temps de retard ce que la classe saisissait sans difficultés. J’avais le sentiment d’être unique et je l’étais car c’est moi seul qu’on tabassait dans la cour lorsque le professeur avait le dos tourné.

Je rate à peu près tout ce que j’entreprends et le stress m’envahit lorsqu’il s’agit d’un examen ou d’un concours, j’ai le gène de l’échec, çà te gène ? Mes amis se comptent sur les doigts de la main ou ne se comptent pas du tout. Ma famille m’encourage à poursuivre mes desseins par affection plus que par conviction. En effet, j’ai peu de crédit verbal et financier, juste de quoi créer l’illusion et conserver le sursis. Si je n’ai rien ou peu, c’est le résultat de mes propres choix, contrairement au Démuni.

Je n’ai pas de style ni d’humour, je suis aussi fin qu’une porte blindée et aussi cool qu’un prof d’allemand. Il n’est pas rare qu’on se moque de moi et pas rare de voir me défendre avec l’ardeur d’un charbon mouillé. En proie à la loose, je suis la cible idéale de gens bien intentionnés et déterminés à combattre mon mal par le mal.

Homeless, jobless, je peine à conserver des petits emplois et exercer des sots métiers car aux yeux de mes employeurs je suis tantôt incompétent, tantôt compétent mais inadapté. Et j’en souffre. Il est vrai qu’à force de contraventions pour stationnements gênants, j’ai fini par négocier des réductions ainsi qu’une carte de fidélité à la police municipale. Il est aussi vrai que je connais le prénom de la plupart des interlocuteurs du Pôle Emploi de la zone géographique dont je dépends.

Je mange dans les fast-foods, même hors des repas et redemande toujours un peu de sauce pour m'arrondir les angles. Un vrai looser se doit d’avoir un physique reprochable. Je découvre la mode et les bons plans une fois qu’ils sont passés de mode. Mon curriculum vitae est aussi long et cohérent qu’un court métrage expérimental et ma carrière s’annonce aussi prometteuse que l’envol d’Ariane 5.

En guerre avec mon ex, en procès avec mon ancien employeur et en pourparlers avec mes parents, je passe le plus clair de mon temps à négocier et trouver des réponses politiquement correctes à mon entourage pour éviter le lynchage. Ma vie est un tunnel dont on ne voit pas le bout et moi une voiture sans phares. Il parait que tout est question de blocages et déblocages, derrière chaque looser se cache un talent potentiel, qu’un cancre peut devenir prof, un timide bête de scène ou qu’un abruti peut passer à la télévision. Je serais étonné de voir comment on se défait de la loose et curieux de découvrir ce qui peut se cacher derrière…

Gary.

Vers les chroniques d'un Etroit...

mardi 14 septembre 2010

Les chroniques d'un Winner

Famille, école, amis, amour, travail et le plus important matériel, tout me réussi. Chez moi c’est beau, c’est doux, c’est neuf, les Bisounours à l’échelle humaine, tu ne me remets pas ? Aller un petit effort, je tiens en six lettres et deux syllabes, par contre tu risques de ne pas comprendre car c’est de l’anglais. Un indice, tout ce que je fais te débecte et qui je suis te gonfle car je représente toi en mieux et dans une vie sans emmerdes. Je vois que tu as compris c’est bien, je suis un Winner.

La famille du Winner est unie et munie, personne ne se tire dans les pattes, zéro critiques, zéro coups bas, zéro tracas MMA. Tout le monde est son ami, tout le monde est sur Facebook. On pense à lui. Vraiment. Son chien n’aboie pas et son chat tire la chasse quand il pisse. Ses voisins l’encouragent à faire la chouille tard le soir et il ne pleut jamais quand il part en vacances. Avec le Winner il ne peut pas, il n’y pleut rien.

Il fréquente les meilleures écoles, si il en existe. Ce type d’établissements hors de prix, rampes de lancement vers la vie de rêve : wealth, power and passion. Alors qu’il lui suffirait d’écrire des sketchs ou passer à la TV. Le Winner ne redouble pas, il gravite avec aisance et souplesse dans le système scolaire. Sa plume vaut l’épée, son pupitre un champ de bataille, le tableau une scène, ses camarades la meute et l’arrière meute et ses professeurs des alliés potentiels.

En amour, le Winner ne connaît pas l’aridité ni la masturbation. Fin cascadeur, il saute de branche en branche, attrapant soigneusement la suivante avant de lâcher la précédente. Chasseur redoutable, une fois la cible verrouillée, il tire avant que sa proie n’ait le temps de mettre ses jambes à son cou. Ses copines ne connaissent pas les seins en gants de toilette ni les fesses à repasser. Sa femme arrive à mettre du mascara la bouche fermée et ne pleure pas quand on passe devant Ikea sans s’arrêter.

Pour lui, le Pole Emploi est un repère à cassoces. Il ne connaît pas la crise, du boulot y’en a partout et quand on a faim on mange. CDI et salaire de footballeur sans les primes, le Winner ne connaît pas les bas, si ce n’est ceux de sa secrétaire. Pas de hasard, la chance sourit aux Winner, ceux qui n’en ont pas sont des Loosers. Sa voiture ne tombe jamais en panne et il paye l’essence à prix coûtant. Pas de contrôle dans le métro, un RER spacieux et convivial, il a trouvé des sandwichs SNCF pour moins de 10€. On lui laisse le temps de s’excuser et redémarrer quand il cale au feu rouge. Prime à la naissance, à l’embauche et de départ, il toucherait celle de la connerie si il y en avait une.

Matériellement muni, il a acheté sa montre suisse avant le cap fatidique des 50 ans, porte des lunettes Ray Charles, un portable Richard Berry et des caleçons Gérard Klein. Sa femme est à mettre dans le paragraphe matériel, tellement elle est belle, tellement elle est sophistiquée. Un appartement si spacieux qu’il pourrait y égarer ses clefs, même si c’est valable avec un studio. Chez lui, de quoi entasser le bonhomme Michelin et Loana en dépression. Le Winner est une rock superstar vivant large, grosse baraque, cinq voitures, il est en place. Nul besoin de chute pour la chronique d’un Winner car un Winner ne chute jamais.

Gary.

Vers les chroniques d'un Looser...

lundi 6 septembre 2010

Les chroniques d'une Idée

Petite, insignifiante, fugace, insidieuse, infime, minime, grotesque, négligeable, jugulée, étouffée, faible, discrète, piteuse, terre à terre, obscure, controversée, sournoise, stupide, mauvaise, écartée, isolée, idiote, naze, ridicule, dérisoire, éculée, implicite, explicite, bonne, claire, large, éblouissante, remarquable, grande, habile, adroite, subtile, forte, géniale, brillante, intelligente, éminente, tendancieuse, transcendante, puissante, notable, lumineuse, je suis une idée.

Livre, film ou chanson, une phrase ou quelques mots, écrite, dite ou mimée, une fois lancée, les dés sont joués. Elles naissent d’une étincelle, une envie ou d’un éclair et se propagent telle la lumière, on peut les cacher mais elles ne pourront disparaître. Elles volent, flottent et s’envolent, actives ou latentes, on les trouve everywhere. Libre à chacun d’en saisir ou d’en snober, les idées sont des courants de longueur, sens et directions différentes. Usages multiples, elles fédèrent, motivent, engagent, encouragent, divisent, révulsent, tranchent ou évitent.

Quête du philosophe, elles préexistent à la matière, des bulles de champagne de l’esprit, elles traversent la tête, on en fait des boites à, cette chronique en est une, il en existe des noires et des claires, auxiliaires de vie, sans utilité pratique mais parfois bien utiles, on peut se passer d’eau, ne buvant que du vin, mais pas d’idées et il faut toujours se réserver le droit d’en rire demain. Exagérées en œuvres d’art, elles se prêtent à un perpétuel jeu de séduction auprès de leurs adhérents. Peu farouches et généreuses, quand deux individus s’échangent deux idées, ils repartent chacun avec les deux.

En management, c'est une suggestion d'amélioration faite par un des collaborateurs. C'est aujourd'hui, dans le cadre de l'innovation participative, le Système de management des idées, appuyé le plus souvent par un logiciel installé sur l'intranet de l'entreprise, de solution, d’innovation ou de stratégie. C’est pour les bons élèves qui aiment la branlette des phrases à rallonge. Une idée n’a pas besoin d’être compliquée pour être simple, surtout si elle l’est. C’est pourquoi on ne le dit pas.

J’aime le pouvoir des idées, celui qui la défend peut disparaître que l’idée elle-même changerait le monde 400 ans plus tard. Quand une idée est bien, on y va on y revient, toute idée à son moment, au bon moment, à ce moment là. J’aime l’idée d’une idée, celle d’un message qui court seul après son lancement, rebondissant sur les lèvres de ceux qui y adhèrent et s’écrasant sous le pas de ceux qui tentent de les étouffer. Les idées sont comme les moustiques, plus on en tue, plus il y en a.

Je divague entre les idées vagues et les idées fixes que l’on place entre les astérisques. Adhérer à une idée c’est être identifié à une identité, idole ou hideuse entité, s’y refuser c’est risquer d’être écarté. Certaines sont ma folie, mon envie, ma lubie, mon idylle, d’autres mon ennui, ma mélancolie et une lubie pour les débiles. Les sagaces agacent si elles cassent et les fugaces s’effacent pour laisser place. Une idée idoine adéquate comme Sheilla alors qu’une idée inadaptée peut capoter comme le chat. Le chat botté.

Gary.

* C’est curieusement lorsqu’on fait la chronique d’une idée qu’on en manque pour faire une chute convenable.

Vers les chroniques d'un Winner...

samedi 4 septembre 2010

Les chroniques d'un Fetard

Loque imbibée, superficielle, sourire figé, lunettes Ray Ban opaques vissées sur la tête façon Top conne, j’existe aussi en modèle homme. Avide de strass et paillettes, de musiques dénuées de lyrics et de boissons plus sucrées qu’une canne, je dors le jour et vis la nuit. Chez moi les semaines commencent le jeudi soir pour s’achever le dimanche, les apéros sont mes raisons d’être, mes soirées commencent l’après midi et c’est une fois passé les 6h du mat qu’il se fait tard, je suis un Fetard.

Jean slim Mika style, les mocassins du captain crochet, lunettes plastiques colorées et coupe funny, funky, fow, je kiffe la vibe. Une bise aux videurs, je ne paye pas l’entrée c’est pour les blaireaux et les chacaux, une tape sur le cul de la serveuse, je check le barman avant de rejoindre le carré VIP ou m’attendent champagne et putes à gogo. Dans mes poches, caillasse, kiss cool, capotes et gel pour diversifier les plaisirs si affinité. Ce soir, je ne douille pas à perte et rentre avec la femme de mes rêves.

De quoi repeindre la chapelle Sixtine avec mon fond de teint, lunettes fumées, boucles de chez FHM, ricil Des Mecs Up, clopes dans le soutif, les talons hauts serrent mes doigts de pieds gonflés et rougis tels des Knacki ball, une jupe raz la raie, les gars adorent mater mon boule, c’est cool. J’ai dans mon sac à main de quoi intéresser la dizaine de copines qui m’accompagnera dans les toilettes, ce soir c’est dit, je ne tombe pas sur un gros débile dont il sera impossible de se débarrasser.

Elle me regarde c’est sur, je porte ma plus belle chemise et le col relevé, c’est imparable. Qu’est-ce qu’il a ce blaireau à me fixer, on leur a fait un prix de groupe sur les chemises pour qu’ils portent tous la même ? Elle fait sa prude mais crève d’envie de me rencontrer, si je n’y vais pas je suis un blaireau. Il insiste, si je détourne le regard il va penser que je fais ma prude sinon il va croire en une ouverture. Elle me fixe çà veut tout dire, chez une femme il n’y a pas d’interprétations. Je ne lui donne pas dix minutes avant qu’il vienne me saouler. Vas-y Jeannot attaque ! Qu’est-ce que je disais...

Salut. Salut. Tu vas bien ? Et toi ? Comment tu t’appelles? Et toi ? Tu n’as pas envie de parler ? Si. Tu es toute seule ? Si, avec des copines. Je m’appelle Jean mais tu peux m’appeler Stéphane. Et moi pas mais tu peux m’appeler quand même. Tu fais quoi quand même? Je t’écoute et toi ? Je t’entends mal, la musique est forte. Quoi ? Je te trouve pas mal mais un peu forte. Je croyais que t’étais relou mais çà va. Hein ? Deux, je suis bien debout mais pourquoi pas. Je suis VIP, tu veux t'assoir ? Comment tu me trouves ? En te cherchant. Mes chaussures me font mal. Tu n’es pas mal non plus. Tu as les boules ? Nan des Knacki boules. J’ai des clopes, tu veux tirer ? Tirer un coup ? Un coup’ de champagne. On danse ?

Ainsi les corps ivres de nos deux fêtards se retrouvent sur le dancefloor puis s’entrelacent sur fond de Techno House, l’un devra délicatement dissimuler son érection pendant que l’autre fera mine de ne pas la sentir, un taux d'alcoolémie suffisant pour ne pas découvrir les haleines putrides de nos jeunes tourtereaux. Un éclairage tamisé pour cacher les auréoles et tétons qui pointent, un coup d’œil pour s’assurer d’embrasser le bon partenaire alors que les bouches s’échangent les dernières bulles de champagne. La soirée connaît son apogée avant que chacun ne retrouve sa citrouille, ses esprits et sache si il a trouvé chaussure à son pied.

Gary.

Vers les chroniques d'une Idée...

dimanche 29 août 2010

Les chroniques d'un Anti

Une chronique ? Non, je regrette je suis contre, je n’en vois pas l’intérêt. Il y a plus intelligent que de prélever la connerie pour en faire des blagues, les gens ont bien mieux à faire que de rire, quand on voit tous les problèmes. Tu ne peux pas passer ton temps à faire le clown, çà ne rapporte rien, l’avenir est dans l’assistanat individuel, la télé réalité et les panneaux solaires. Quant à moi, quoi que tu fasses je serai contre, pour la simple et bonne raison que je suis un Anti.

Pour ou contre je dis contre, entre oui et non, nom de nom, non c’est non et puis c’est tout. Je ne vois pas pourquoi et ne pense pas car il est hors de question que, jamais de la vie, à quoi bon, de toute façon et puis merde. Je suis l’antipode du Yes Man, la négation incarnée, un rabat-joie ambulant, un coupe l’envie, subtil mélange de pessimisme et de mauvaise volonté. Tout ce qui rime avec progrès, changement ou évolution, je balaye d’Est en Ouest d’un grand mouvement de tête, sans toucher la Corse.

Contre la mode et les bottes montantes, les sacs Auchamp et pantalons Gasoil, les raies de coté et du milieu, lunettes de chez Gabana, sweet Horticulteur et montre Rolex et Rouky. Je ne fréquente pas les bars et clubs en vogue, je suis aussi branché qu’un téléphone sans fil. Aller au Fauteuil Lymphatique ou au Trop’d Plage, rien ne m’attire et de toute façon je ne sais pas m’amuser. Les apéros géants sont des sacs à vinasse et les Gala de fin d’année des branlettes éculées, du vu et déjà vu ou bu et déjà bu. Non, non, non je ne veux pas boire un verre ni prendre l’air, j’irai écouter Jordana et c’est bien comme çà.

Objecteur né j’accuse, je récuse, j’affûte, je réfute, niant et déniant tout ce qui ne va pas dans mon sens, nul nécessaire de mépriser, je ne suis jamais d’accord et c’est ma raison d’être. Dans la vie, soit on fait soit on critique et comme je ne sais rien faire la question ne se pose pas. Contre l’avancement des nouvelles technologies, les pizzas Bio et la Télé poubelle, je nage à contre courant dans les remous de la vie, évitant les pierres qui roulent n’ont pas d’odeur mais ne fait pas le moine.

Anti-communautariste j’aime et encourage la diversité, anti-capitaliste je suis contre le fait de vivre à la capitale, anti-communiste j’aime le blé et anti-centriste car on ne fait rien à fond sans prendre parti. Bien à gauche mais pas maladroit, je serais volontiers anti-vert si ils faisaient plus de voix car fin spectateur de mass media, je critique surtout ce que je vois. Des objections plein la musette, vous l’avez compris, j’offre autant de solutions qu’un master de philosophie ouvre de perspectives d’embauches.

Sympathique, tantôt antipathique en T-shirt ou en tutu chapeau pointu melon ou botte de cuir, anti, je roule toujours entêté, en Titi ou gros minet je titille les gros mollets, en Tamia Tic ou Tac je ronge ce qui me déronge, depuis l’antiquité je critique, antiquaire anti-cœur je m’entiche de raison, mes raisons sont anticonstitutionnelles et constitutionnel ment, antibiotique ma bactérie c’est le progrès, en rouge envers et contre tout je suis antonyme, je pourrais être Anthony ou Antigone mais resterai anti-connes. Entier mais pas rentier, mes parents disent t’es pas rentré mais désolé pour l’entité, seul compte l’identité, anti comme en grand, quoi que tu fasses, qui que tu sois je pense à toi, quoi que tu deviennes je suis fier de toi et même si çà ne rime pas.

Gary.

Vers les chroniques d'un Fetard...

jeudi 26 août 2010

Les chroniques d'un Nanti

Je suis à l’aise, détendu et assez cool, pour moi no soucy. Mon père me met la pression par acquis de conscience mais la relâche devant l’affection qu’il me porte, je suis un fils à papa, ma famille est argentée, j’ai de la marge, des perspectives illimitées et le choix de faire ce que je veux, quand je veux. Je porte généralement des prénoms composés et il n’est pas rare de voir apparaître des particules dans le nom des gens que je fréquente. C’est vrai que la vie m’a gâté et je suis ce qu’on appelle un Nanti.

Depuis tout petit je fréquente la private school, mon père connaît le proviseur de tous les établissements que je fréquente et ma mère s’est toujours investie dans la vie associative des classes qui me reçoivent. Non je ne suis jamais seul, des grands parents en double exemplaire et des parents influents je suis soutenu par une véritable armée. Ma famille est un réseau et moi un pion déterminé par le bon vouloir des traditions, c’est toujours mieux que de finir seul comme un con.

Les mauvaises notes et menaces de redoublement ne m’ont jamais fait peur car elles se compensent à grand coup de professeurs particuliers et de leçons par correspondance. Tout ce qu’il me manque je l’achète, tout ce qu’il me faut je l’aurai. Un temps d’avance sur mes camarades d’école, je dicte la mode, les frustre et les fais baver devant tout ce qu’il est possible de faire ou d’avoir lorsqu’on est né dans les choux. Ils feraient mieux de ne pas me suivre dans la course frénétique vers la consommation car j’ai crédit illimité.

Toujours bien sapé et pas mal d’amis pour me lécher le cul tant que j’ai du blé, une cuillère en argent dans la bouche, je fréquente les meilleurs restaurants pendant que mon père veille à mon bon confort et l’accomplissement de mes desseins. Maman n’a jamais eu à travailler si ce n’est à la maison pour faire ce que busy dad n'a jamais le temps de faire.

Des vacances trois fois par an dans des pays que tu ne saurais placer sur une carte, des week-ends dans des résidences secondaires au-delà des moyens de ta résidence principale. J’ai la mobilité internationale, je pars à New York comme tu vas chez ta grand-mère dans la Creuse, un appartement personnel pour étudier dans les meilleures conditions car mon avenir a plus d’importance que le tien, je fais mes stages dans des entreprises dont tu ne saurais prononcer le nom. Mon CV est monstrueux, papa connaît tant de monde que chaque année je te mets deux ans dans la tête.

Je n’ai jamais compris que l’on naisse démuni alors qu'on pourrait naitre aisé, ni pourquoi les gens voyagent si peu devant le nombre de destinations possibles. Probablement un manque d’ouverture d’esprit et de la mauvaise volonté car croyez le ou non, quand on veut on peut. J’en suis là aujourd’hui car je le mérite, je me suis donné la peine de bien naître et me suis battu pour rester le fils à papa.

Bercé de courtoisies et d’approbations, je suis enclin au déclin naturel de ma lignée pour ne laisser à mes descendances que les vestiges d’une époque douce et insouciante. Alors, j’expliquerai à mes bambins que pour partir en vacances sur le fruit de leurs rentes il faudra commencer par s’en créer mais qu’ils n’ont pas à s’en faire car la vie est un perpétuel recommencement et quand on veut on peut.

Gary.

Vers les chroniques d'un Anti...

samedi 21 août 2010

Les chroniques d'un Consommateur

Friand de biens et services, finaux ou pas, nous sommes 60 millions en France et des milliards dans le monde. Clients inséparables des fournisseurs, pour certains je suis un porte monnaie et pour d’autre un adhérent. On me traque, me flatte et me séduit telle une bimbo à bas résilles, on a appris à déchiffrer et analyser mes motivations avec le zèle d’un inspecteur du fisc, le marketing est tantôt ma maîtresse, tantôt mon bourreau. En 4 syllabes vous avez deviné : Consommateur.

Il y a le produit, la marque et moi, je suis le roi et depuis peu il parait que je suis devenu acteur. Je suis public, spectateur, téléspectateur ou client whatever, c’est moi qui décide d’écarter les cuisses de mon larfeuille. Equipé jusqu’aux dents on me plumerait si j’étais pigeon et on me gaverait si j’étais oie. Ecrans 2D ou 3D, fixes ou portables, on diffuse de quoi amuser mes yeux en non stop, écouteurs vissés aux oreilles, dans la rue une subtile odeur appétissante et racoleuse envoûte mes nasaux pendant que je mange un sandwich. Les marqueteurs se donnent un mal fou pour exciter mes sens et m’encombrer un maximum les orifices.

Dès mon plus jeune age, je suis pris dans la course frénétique vers la conso dictée par la mode et les autres. A 2 ans, je portais les dernières couches en vogue avec une languette qui épouse la forme des boules et les gardes au chaud. Les nuits, je consommais jusqu’à épuisement, la patience de mes parents en chialant toutes les larmes de mon corps, sans explication valable. A l’age de 3 ans j’ai pris ma carte de fidélité dans une entreprise qui fourni de l’instruction et vend des avenirs assurés. On m’y a fait ingérer des matières aussi utiles qu’une piscine en hiver, on ne l’utilise jamais mais çà peut toujours servir.

Dans ce système, les meilleurs clients passent à l’échelon supérieur sans difficultés, certains même avec mention. Les moins bons devront réitérer l’année suivante sous les mêmes conditions, un peu comme si vous deviez passer vos articles une seconde fois à la caisse, vous payez plus cher pour le même résultat. Dans le supérieur, on vous donne une carte ainsi qu’un numéro client, pour un rendement administratif optimum. Les meilleurs établissements prélèveront directement sur votre carte, que vous pourrez recharger autant de fois que vous serez disposés à ce que l’on vous suce. Parce qu’on vous suce.

Label EM, ESC, AOC, il parait que dans certaines écoles, pour 4 années d’écoute active tu as la 5ème à moitié prix. Il parait même qu’ils vont faire des écoles BIO. Ton diplôme en poche, tu fais partie d’un réseau, d’une grande famille disséminée et on compte sur toi pour que tu représentes. Tu es estampillé, on ne manquera pas de te rappeler si tu réussi, ni de t’oublier si tu échoues.

Nous ingurgitons, traitons et recyclons des images, informations, biens et services. Tous ce qui entre par un orifice sort par un autre, c’est ainsi que nous formons ces petits condensés de couleurs brunes destinés à la plus sceptique de toutes les fosses. Un bon consommateur est un consommateur que l’on pompe assez pour qu’il soit profitable mais pas trop pour ne pas qu’il se tire. Un orteil chez nous et tu es immédiatement référencé, tu ne nous échapperas pas. Tente de jouer les héros marginaux insoumis et tu le payeras d’inconforts, de frustrations ou du sentiment de ne plus être dans la course.

Gary.

Vers les chroniques d'un Nanti...

vendredi 20 août 2010

Les chroniques d'un Mouton

A l’école je suis, en société je suis, au travail je suis, dans mes choix, mes actes et mes dires je suis. Qui suis-je ? Un Mouton. Je ne suis pas un leadersheep mais un sheep qui emprunte les sentiers battus, ceux de la sécurité et des garanties car je manifeste depuis longtemps une aversion mordante face au risque et à l’inconnu. Tout ce que je ne connais pas me fait peur, limiter les risques c’est limiter les erreurs et imiter les autres est source de bonheur.

Gentil blotti au milieu du troupeau qui avance j’avance, où qu’il aille je le suis sans me poser de questions, dans la vie il faut se mettre à l’abri. Dès l’école on apprend à former des rangs deux par deux et main dans la main, celui qui déroge sera collé seul dans son coin. On m’a dit que les études scientifiques garantissaient de l'obtention d’un bon job pour un bel avenir, je n’aime pas la science mais j'obéis sans mot dire.

Le choix des études n’est pas une sinécure à la vue des possibilités qui s’offrent à vous, tant de troupeaux. Il est important de savoir assez rapidement lequel vous convient le plus, dans lequel vous serez le plus à votre aise. En général cette décision est un mélange d’une envie personnelle et d’un mouvement de groupe. Certaines brebis galeuses sans avenir ont dû se marginaliser par manque de résultats scolaires, il faut trier c’est la vie.

J’ai opté pour la voie royale et sûre du commerce, je veux la classe, le pognon et une copine que je n’ai pas honte de présenter à mes amis. J’achète mes meubles chez Ikea et ne repars jamais sans ces petits gâteaux croustillants chocolats divinement bons, je me suis inscris dans la célèbre salle de sport du coin il me faut le corps de Brad Pitt dans Snatch et le dernier l’I Phone à la mode, qu’il ait la fonction téléphone ou pas je le veux c’est tout.

Je connais par cœur les rangs, réputations et tarifs des écoles de commerce. Qu’es-ce que vous croyez ? Je veux ma réussite, mon réseau et le salaire d’entrée qu’on me promet quitte à m’endetter, c’est comme ça. Ce dont je rêve, mon Tipi dans les îles, on verra plus tard aujourd’hui j’ai des obligations, des échéances pour des désillusions en perspective et il faut que j’assure si je ne veux pas manquer au cynisme et au résolu de mon discours bêlant. Car un bon mouton est un mouton qui bêle.

Diplôme en main, un stage dans une grande boîte, je n’ai plus qu’à rembourser mon emprunt et me trouver un travail. Ce ne sera pas compliqué j’ai beaucoup d’amis sur Facebook, un claquement de doigts pour un job c’est ainsi que ça marche, le réseau ne connaît pas la crise. Le plus difficile est de se faire une vie alors que le troupeau s'est dispersé. Qui suivre ? Où ? Pourquoi ? Qu’est-ce que j’aime ? Pourquoi ne m’a-t-on pas dit qu’en suivant les pas du groupe, j’accéderais aux désirs de ce derniers et qu’ils pouvaient ne pas être en accord avec les miens ?

Pourquoi je suis ? Qui je suis ? Qui me force ? Ais-je le choix ? Le troupeau est un brouhaha d’idées dominantes que l’on boit et des semblables autour de soi pour nous cacher l’horizon. Être un mouton c’est faire partie de ce troupeau, c’est choisir la succession de constats face aux rêveries, limiter les risques pour limiter les erreurs et relever l’incroyable défi d’imiter les autres pour garantir son propre bonheur.


Gary.

Vers les chroniques d'un consommateur...

vendredi 30 juillet 2010

Les chroniques d'un Moijeu

Je suis un centre d’intérêt, un puit de science, tantôt cœur, tantôt nombril, ego, mégalo, rigolo, je cause et tu écoutes, j’hypnose et je t’envoûte, sans pause je te déroute. Reste attentif je vais t’apprendre, moi aujourd’hui c’est toi avec du travail et du progrès demain, sans trop forcer je te mets la misère, mes acquis sont tels qu’avec de la mauvaise volonté je garderai toujours une longueur d’avance. Ami du moimon, du moima, du moijai et du cémoiki, me voici : le Moijeu.

Toujours bien constitué, je suis toi en mieux. Regarde, tu cours, je te dépasse et je ne suis pas à fond. Des aptitudes innées ou acquises sans trop de difficultés et des membres à ma démesure, j’ai été touché par la grâce. Que veux-tu, rien ne peut m’atteindre, pas même la blanche grenouille d’un bave crapaud. Le narcissisme est mon compagnon, je l’ai dompté et adopté comme un geek et son PC. Sports, loisirs, fringues, tu payes pour avoir et faire ce qu’on me paye pour représenter. Parce que je représente.

Tu sais, ce que je sais c’est pas sorcier mais tu le sais pas, je t’apprends c’est comme çà, va savoir. Même ce que tu connais bien, à force de pratique et d’intérêt ne me surprend pas, personne n’a inventé la poudre et ce n’est pas toi qui vas commencer. Rien ne vaut mes activités et passions, c’est pourquoi j’en parle, les tiennes ne valent rien, c’est pourquoi tu écoutes. Je suis le pro de la classe, l’expression de la maîtrise et l’apogée de l’excellence, le reste n’est qu’ébauche et amateurisme.

Ma voiture est une Soubadeurou trois papes, deux sous papes, jantes Iberi, néon Zitrone, une moto Yamakasy, des skis bispates, carves Lagerfield, mon chien est un boxer mais je porte la culotte, des polo Q et des pompes Antisèches. Ma famille est en Nord, la tienne à l’Ouest, ma sœur est Master et mon frère est masseur, mon père est le père Noël et Noëlle ma mère. Mon oncle est une tente et ma tante un oncle incarné, son beau père est aussi beau que ta belle mère mais moins niaise que ta nièce et moins bof que ton beauf.

A l’ère du network je ne suis pas en reste, en clair je connais tout le monde. Une myriade d’amis et des bras si longs que je pourrais enlacer Maïté. Mon père est directeur quand le tien bosse en mairie et ma mère bosse au foyer quand la tienne passe des articles, mon oncle est politique quand il n’est pas producteur de cinéma ou médecin, j’ai un pote qui, je connais quelqu’un qui, c’est comme mon, çà me fait penser à ma, pareil que quand je, c’est un peu comme moi quand et je me souviens de mon temps. J’ai toujours un proche qui a crée, inventé ou fait ce que tu annonces. Coté cœur je ne suis pas en reste non plus, celle qui me plait, tel un lapin, je la pine, fin de la gâchette et habille de la courge, dès que je cible l’oignon les carottes sont cuites. Des filles à la pelle, je ne prends jamais de râteaux.

Moijeu, double je, petit jeu mais grand je, je jouie jour et nuit jazzant judicieusement, jurant, jonglant et juxtaposant mes joutes verbales sur une jolie Javanaise. De janvier jusqu’à juin début juillet, l’un dit je dis ceci, jeudi je dis cela, je dis toujours. Depuis jeune j’œuvre ainsi, j’adore, j’adhère, j’attire, je tire avec joie et justesse sur le juteux joint du jargon comme on jailli sur un jambon. Jadis juste, aujourd’hui je jalouse et ris jaune quand les jetons adverses jouent sur mon jardin, jetant leur dévolu sur les jupes et jarretières qui agitent ma tige.

Gary.

Vers les chroniques d'un Mouton...

jeudi 22 juillet 2010

Les chroniques d'un Sportif

Un taux hormonal au dessus de la moyenne, parfois lourdingue et bruyant, mes muscles sont saillants et bandés, mon T-shirt quand ce n’est pas un marcel laisse apparaître mon travail dans les salles de musculation, je suis inscris dans un club de sport co et bois de l’eau. J’aime les sorties, les potes, les meufs. Avec mes potes on se mare beaucoup, fin de la blague, sourire en coin, rarement bière en main, vous m’avez reconnu je suis un Sportif.

Hors de question que je me laisse aller une seconde, à chaque excès une tarte ou un malheureux bout de fromage je fais une pompe ou deux abdos. Je connais mon corps et toutes ses aspérités par cœur, je l’aime comme ma voiture, le surveille comme le lait sur le feu et le regarde bientôt plus que ma femme. Je crois, dans le fond que je le préfère à ma femme, je me ferai l’amour si mon corps était d’accord.

Pour moi tout est prétexte à faire de l’exercice. Lorsque je fais les courses, je prends les pondéreux çà fait les biceps, au travail je suis toujours volontaire pour faire les photocopies à l’étage çà fait les jambes, j’ai ajouté un poids à la souris de mon PC, çà fait l’avant bras et j’encourage ma femme à suivre mon exemple, çà lui fait les pieds. Pour être équilibré il faut être creux, dense et bombé, la vie est un perpétuel combat contre la gravité et je serais grave de ne rien faire.

Je pars au boulot à vélo, monte les marches de l’entreprise à cloche pied, des pompes quand mon boss à le dos tourné, je cours entre midi et deux et fais 2h de footing le soir avant de manger. Je dors en équerre et porte ma femme quand je lui fais l‘amour, son poids est tel que j’ai du changer tous mes T-shirt de deux tailles. Je regarde les films du dimanche avec un casque pour renforcer mon cou et ne touche jamais le sol lors des repas entre amis, pour renforcer ma ceinture abdominale. Si je suis le seul à le faire, je serai aussi le seul à me taper la classe à la plage cet été.

Devant tant d’attention portée sur mon bien être et mon corps certains m’imagine gay, s’il ils savaient combien j’ai soulevé avant qu’on me mette le grappin dessus, ils se mettraient à la muscu. Qu’es-ce que vous croyez ? Tout le monde veut le corps de Brad Pitt dans Snatch, ceux qui disent le contraire sont des menteurs. Moi j’ai le ventre plat, le V, la croix sur les cuisses, mon corps est dur un peu partout et ma grosse veine bleue gonfle quand j’exerce, alors si tu savais ce que je pense des mauvaises langues de putes…

Développer une activité entraîne généralement l’atrophie d’une autre c’est pourquoi mon cortex s’est quelque peu atrophié et je vais probablement finir seul à me masturber, j’aurais eu un corps qui tue. Vous n’imaginez pas le plaisir de se déplacer avec des muscles d’aucune utilité dans la vie qu’on mène, je m’aime. Quant à ma femme, plus je la porte, moins elle marche, plus elle est contente, plus elle grossi, plus elle est lourde et plus je prends du muscle quand je l’a porte.

Que demander de plus ? Si ce n’est changer de compagne quand elle sera trop grosse et moche pour mériter le fatal apollon narcissique que je serai devenu.

Gary.

Vers les chroniques d'un Moijeu...

jeudi 15 juillet 2010

Les chroniqes d'une Petite Abeille

Je vole, papillonne, butine, prospecte et me renseigne toujours avant de me lancer, mon cœur c’est ma tête, j’aime ce qui brille et rapporte à coup sur. J’aime le tout cuit. Je déteste la misère et pense qu’on devrait tous s’unir pour la combattre une fois rentrée de mes vacances aux Baléares. Je n’aime pas l’échec, les handicapes, les occupations bas étage, les fringues tout public et les moches, même si elles sont indispensables pour que je me sente belle. Je me présente, je suis une Petite Abeille.

Bien éduquée, on m’a toujours appris à flairer les bonnes affaires, que ce soit les fringues ou les mecs il est hors de question de prendre les miettes, je suis belle et bien gaulée, on me doit bien ça. Ce qui se trouve à l’intérieur ou ce que j’envoie dans un lit n’a aucune importance, je suis la reine de l’illusion et l’homme est aveugle. Mes antennes sont mes yeux, les soldes, les études en vogue et les bons partis sont dans ma ligne de mire, d’un regard révolver et d’un mouvement de cheveux façon Barbara Gourde, je ne manque jamais mes cibles.

Mes ailes sont mes jambes, mes griffes sont mes mains, mon dard est mon sex appeal, le pollen et la cire sont mes charmes, j’en répands un peu partout avec précaution car il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. Vous n’imaginez pas tous les efforts que je mets en œuvre pour garder ma taille de guêpe ainsi que des rondeurs comme il faut là où il faut, c’est un travail de longue haleine. Je mange Bio non seulement parce que c’est dans l’air du temps mais aussi parce que je désire conserver mon organisme et la planète intactes.

J’ai beaucoup d’amis réalisateurs et photographes qui ont le talent de me faire plus belle que je le suis déjà. Tiens, cet après midi j’ai un shooting avec Raph, il est homo et va me prendre sous toutes les coutures. J’ai les orifices en éveil.

Branchée non stop sur Facebook, mon profil est aussi renseigné et illustré qu’un Atlas. Je donne régulièrement des nouvelles des cheminements et actions de ma personne, vous pouvez savoir où je vais avec qui et comment, ce que j’ai mangé hier et ce que je mangerai probablement demain. Il est important que tout le monde sache, car ma vie j’en suis sure, les intéresse autant que je m’intéresse à la leur. La communication fait l’union et l’union fait la force donc unissons nous avant de nous faire rattraper et manger par les chinois.

Je suis auto entrepreneuse de mon commerce indépendant, mon fond c’est ma séduction, j’offre un charme contre une information et une pipe contre une faveur ou des vacances à la mer. C’est un échange de bons procédés, la prostitution n’a rien à voir. Je suis un excellent vecteur de communication, ce que j’entends, je le répète sans y toucher, çà doit être rapide et efficace. Les ragots sont mon gasoil et les emmerdes des autres un moyen de me rassurer et de me dire que la vie est la même pour tout le monde, surtout pour ceux qui la méritent.

Un jour je me poserai, un parterre d’hommes tel un champ de fleurs attendra que je le butine ou l’inverse, ce n’est qu’une question de temps, d’envie et d’opportunités car je ne me pose jamais sur une fleur fanée. Vous connaissez une abeille assez conne pour se poser sur une fleur fanée ? Non, je ne pense pas. Si vous étiez comme moi vous feriez pareil, butiner jusqu’à ce que la fleur fane que voulez-vous .

Gary.

Vers les chroniques d'un sportif...

dimanche 11 juillet 2010

Les chroniques d'un Buzzer

Ami des nouvelles technologies, phénomène du XXIème siècle, tout petit insignifiant, je bourdonne. Viral, je me répands jusqu’à atteindre un niveau de notoriété et d’attention bien supérieur à mon acabit, quelques mois de durée de vie, je progresse avec l’assurance et la détermination d’un message sans fond stimulé par l’inconscience. Je prends de l’espace et me répands avec la maîtrise et la délicatesse d’un pet dans un ascenseur, en six lettres vous me résumez : Buzzer.

Le Buzz, comme les Boost des jeux de voitures sont, par leur nature explosive et éphémère, des accélérateurs à court terme réutilisables à condition d’une pause intermédiaire. Certains petits malins pensent que l’on peut faire carrière sur des Buzz comme on pourrait faire des tours de pistes à l’aide seule du Boost. Peut-être n’ont-ils pas joué suffisamment aux jeux vidéo pour en tirer les rares enseignements…

Peu m’importe les critiques, j’ai réussi depuis qu’on m’a ouvert les portes du réseau national. Pour certains je ne suis que de la chair à Buzz et pour d’autres le bouffon des producteurs mais au moins je bénéficie de l’attention du grand nombre et probablement sa crédibilité. Sachez que anonyme, on peut passer pour un con à dire des choses intelligentes, alors que connu on peut passer pour quelqu’un d’intelligent à raconter des conneries. C’est la magie de la notoriété.

Il est vrai que 50% de mon audience est composée de critiques et ma progression n’aurait jamais eu lieu dans un monde sans moutons ni voyeurs, mais que voulez-vous ? Je ne suis que le parfait candidat d’une société faisant l’apologie de la forme et des bénéfices à court terme. Je nourrie ce système que je prétends niquer. Le fond de mes discours ne mérite pas l’attention mais la forme fait le bruit responsable de l’audience, elle-même source de pognon.

J’irais dans ces très sélectes télés réalités, boites à notoriété dont le fond et les messages n’ont pas plus de portée que la chaude pisse d’un caniche à l’agonie. J’y ferai la promotion d’associations dont le but, à mes yeux, à autant d’importance que l’avenir médiatique de mes concurrents. Je suis là pour le fun, l’éclate et les filles, le vent et le jeu sont mes amis. Je pense que les discours politiques sont des sketchs et les écoles de commerces des star académies.

Je suis un Buzzer et en assume les revers. Une notoriété aussi fulgurante qu’une descente aux enfer, bête de foire au service d’un public zappeur à distraire. Si j’étais allé jusqu’au bout de mon cursus universitaire, j’aurais appris que la nouveauté connaît un déclin après maturité. Je me rends compte que les strasses et paillettes de la TV deviennent une drogue à laquelle je succombe en répondant présent aux multiples invitations d’émissions, aussi intéressantes qu’un repas avec moi. Le seul film que j’ai réalisé est celui de ma propre vie, de la durée d’un court métrage, ainsi qu’une biographie de l’épaisseur d’un magasine.

Oui le Buzz est un bruit audible du plus grand nombre en un temps minimal, le Buzz est un moyen et non une fin, il annonce et capte l’intérêt censé glisser un contenu, un message. Hélas toutes les nouveautés ont cet effet et le vrai défi relève de la longévité, à savoir, travailler plus pour durer plus.

Gary.

Vers les chroniques d'une petite abeille...

samedi 26 juin 2010

Les chroniques d'un Busy

Lire cette chronique prendrait trop de mon temps si précieux, alors tu peux toujours monter là-dessus pour que je l’écrive. Non je n’ai pas le temps, je cours sans cesse et mon agenda est overbooked, j’ai des rendez-vous tous les jours de la semaine, mes soirées sont réservées pour les restaurants et les parties dans les night clubs. Quant à mes week-end, laisse tomber, te consacrer deux minutes ferait de toi quelqu’un d’important. Odieux et imbu je passe le plus clair de mon temps avec des gens qui pensent que ‘’occupé’’ rime avec ‘’désirable’’ et ‘’rare’’ avec ‘’intéressant’’. Je ne te laisse qu’une seule minute pour cette chronique car pauvre de toi, je suis Busy.

Partout et nul part à la fois, mes quatre doigts sur le clavier du computer pour communiquer en réseau sur Myspace et Msn, quatre de plus pour entretenir mon Blog des plus belles photos de moi même, j’utilise les deux qu’il me reste pour envoyer des textos à mes amis et ceux qui le deviendront. Je suis sur facebook, Twitter et Viadeo en même temps, mon réseau c’est ma vie, partout je suis, nul part on peut me joindre.

J’ai coutume de fréquenter des sites où je fais trois fois plus de rencontres qu’à l’époque de mes parents en trois fois moins de temps et pour me sentir trois fois plus seul. C’est notre époque, entretenir un individualisme et un égotisme exacerbés sur fond de socialisation hypocrite. L’ère de la toile planétaire ou tout le monde laisse de quoi stimuler le voyeurisme et la libido de ses semblables, prenant le temps de regarder les autres pour ajuster et entretenir son avancement personnel.

Mes journées commencent lundi matin 8h et s’achèvent vendredi 20h avant que ne débutent des week-ends aussi chargés qu’une Teq Paf de militaire. Soirées, restaurants, matchs, jeux et papotes médisantes, j’accepte tout, je suis partant pour tout, j’aime la vie, les faux bons et sème autant de joie que de lapins. Qu’es-ce que vous voulez ? L’hypoactivité c’est la déprime, si tu stagnes t’es hors course, si t’es hors course t’es seul et quand t’es seul tu crèves. J’ai pas envie de crever.

Une main sur la souris, l’autre au téléphone, ma tête est aux obligations, mes pensées aux chimères, mes lèvres sur un cone chocolat menthe, mon cœur bat pour celle que j’aime et mon regard porté sur les fesses de la voisine. Mon corps est ici et au moment où je te parle, je gère des milliers de contacts de part le monde et les informe régulièrement des aléas ma vie aussi excitante qu’un sitcom cambodgien, sous titré portugais.

Oui je fonce et m’abruti, je me lasse à la vitesse où souffle le vent mais je m’en moque car je suis condamné à l’hyperactivité, sentir cette adrénaline qui est la seule à vous supporter et ne laisser dans mon sillage que sourires figés niaiseux et paroles complaisantes. Ceci est gage d’une progression sociale sans embûches. De toute manière, on ne prendra pas la peine de savoir si je suis quelqu’un de volage ou d’aussi fiable qu’une 2CV sous la neige.

Je suis un papillon qui ne fait escale que pour anticiper la suivante, je vis dans une époque où il est coutume, toléré et préférable d’être ainsi, j’avance à l’allure générale si ce n’est plus vite car je ne veux pas louper une miette de ce que la hâte et la précipitation me feront finalement oublier.

Gary.

Vers les chroniques d'un Buzzer...

mercredi 23 juin 2010

Les chroniques d'un Geek

J’ai des lunettes si ce n’est des lentilles, mes cheveux sont gras telle ma peau et plaqués sur mon front de la largeur d’un écran de drive in, je porte sur le corps les vestiges d’une adolescence particulièrement frappée par l’acné. C’est décidé je serai Geek.

Par définition un geek est un individu autrefois rare mais en voie de prolifération qui passe le plus clair de son temps avec des mondes et des individus virtuels générés et entretenus par les ordinateurs et consoles de jeux. Il manifeste des protubérances frontales liées au surdéveloppement de son cortex ainsi qu’un début de calvitie intimement lié à cet effet. Il ne laisse travailler qu’une infime partie de son corps à savoir les doigts pour les touches et la souris, les yeux pour capter les informations et parfois les cuisses pour faire glisser son siège à roulette vers la cuisine là où il se réapprovisionne généralement en boisson et en nourriture. Pour lui deux mondes : la real life et la virtual life.

Je passe mes nuits en compagnie de mon computer XTG38000 devant des interminables parties de Lord of World Craft IX en buvant des bols de lait au Nesgeek. Grâce à des résultats probants je suis passé depuis quelques mois sur le réseau international, mes challengers sont devenus Chang, Mads, Brian et Raul. Je complète mon activité de virtual life à développer des codes Html Desket TTP et réaliser des graphismes 2D et 3D, quand je ne peaufine pas mon site. Pour finir je trouve mes copines à l’aide des sites de rencontres dans lesquels je suis inscrit, c’est rapide, facile, pratique et il n’est pas rare que mes conquêtes soient un peu grosses, grasses et geek.

Je consacre les 6h restant de ma journée à la real life qui consiste à sortir, marcher, parler, voir des gens et parfois même les toucher. Un temps et des occupations qui généralement s’étiolent au bénéfice de mes activités nocturnes. Mes rapports avec la gente féminine ne sont pas encore à la hauteur de ma libido ce qui génère en moi de fortes frustrations que j’assouvie sur les sites X de ma vie parallèle, chiffon en main.

J’ai fini mes études en école d’art et de graphisme, je porte des caleçons Droopy ainsi que des chaussettes dépareillées et un petit trou au niveau du gros orteil. Mes amis m’offrent les derniers jeux vidéo de guerre en vogue pour mon anniversaire, il m’arrive parfois de me déguiser en Trooper Strooper sabres laser pour effrayer les passants. Je connais toutes les répliques de South park et des Simpsons par cœur, j’aime les mangas VO subtitled et je fais peu de sport car je trouve c’est un truc de sportif, ça fait transpirer et fonctionner les parties atrophiées de mon corps.

Je peux m’appeler Pierre Paul ou Jacques, venir de CSP plus ou moins, je peux être ton ami, ton cousin ou ton voisin. Je ne suis pas tout seul, je fais partie d’un réseau, nous sommes partout, nous communiquons en sous terrain à tout instant et pouvons te convertir à tout moment car, contrairement à ce que tu peux penser, tu as aussi en toi un geek qui sommeille.

Je m’adresse donc à toi jeune sportif gominé survitaminé à peau lisse et muscles apparents, tu n’es pas à l’abri du piège de la geekattitude, de cette irrésistible gravité, nébuleuse d’informations, ce lieu de perdition des âmes mal occupées dont les actions n’ont aucun effet sur l’actuel.

Gary.

Vers les chroniques d'un Busy...

mardi 22 juin 2010

Les chroniques d'un Con

Des comme moi il y en a plein, des comme moi il y en a partout. Grands, gros, petits, minces, bruns, blonds, peu importe le physique, c’est dans l’attitude et le comportement qu’on fait la différence. Je fais partie de cette caste rare mais non recherchée, je suis de ces individus que personne ne souhaite fréquenter ni rencontrer, excepté lors d’un dîner, on ne me voit jamais venir, car il n’est pas marqué sur mon front que je suis un Con.

Donc, ni le physique ni la tenue vestimentaire importent, ce qui me différencie du ringard. Ceci dit, il n’est pas rare que parmi les cons se cachent quelques ringards, on dit qu’ils ont la double casquette. J’ai cette particularité d’emmerder le monde avec une aisance naturelle, de me foutre des critiques et des remises en question, je suis serein et détendu, j’agis beaucoup selon mes pulsions et mes envies, c’est d’ailleurs avec cette liberté que toute ma connerie prend son sens.

Je ne comprends pas tout du premier coup, il faut que l’on m’explique plusieurs fois pour n’en saisir que la moitié et c’est déjà bien suffisant. Je parle le con couramment, de moi souvent et souvent à la troisième personne, je connais tous les sujets de manière assez exhaustive, vous voulez mon avis et je vous le donne dans la minute.

Dans la rue je siffle, j’accoste et j’insulte les filles qui restent indifférentes à mon charme, je suis irrésistible, elle ne doivent pas me faire ça. Non je n’ai pas de respect dans ce monde de brutes, la vie est une jungle, il faut savoir roucouler pour sa Jeanne quitte à effrayer l’ensemble de la gente féminine et stigmatiser la gente masculine de son appétence chacal. Je suis comme çà, en agissant mal, je sape la réputation de la communauté à laquelle j’appartiens, cela s’appelle ‘’le marketing du con’’.

Je n’écoute pas mais je suis bruyant, je ne suis pas tolérant mais je souhaite qu’on me tolère. J’agis pour moi, pas pour la société, chacun pour soi, je suis hypocrite et sournois, il y a bien longtemps que j’ai appris à ne tirer la couverture que de mon coté. Aujourd’hui, il ne me manque plus que la méchanceté et je serai le roi. Ce n’est que question de temps et de persévérance, les cons sont comme le vin, ils se bonifient avec l’age. Je ne connais pas la patience mais pompe celle des gens et j’affirme des absurdités avec l’aplomb d’un joueur de poker, oui je mens, oui je m’en fou.

Pour finir, il est à noter qu’il existe deux types de cons, le temporaire et le permanent. J’ai obtenu mon CDI grâce à beaucoup de discipline et de régularité mais il y a aussi le con d’un moment d’égarement, que nous recevons généralement bien et encourageons à poursuivre car l’union fait la force. Le but étant de peupler la planète de purs cons en les accouplant entre eux, hors de question de faire des bâtards.

Nous sommes organisés sous forme d’une hiérarchie infinie, je suis le con de quelqu’un qui est lui-même le con de quelqu’un d’autre. A l’inverse d’une hiérarchie classique, le plus grand de tous les cons n’a personne en dessous de lui et je pense qu’avec un peu du travail c’est à ma portée. Car admettez qu’admettre être con c’est ne pas l’être, alors que de ne pas l’être mais admettre être un con c’est l’être.

Gary.

Vers les chroniques d'un Geek...

lundi 21 juin 2010

Les chroniques d'une Porn Star

Les études me plaisent si ce n’est qu’elles m’ennuient. Grâce à mes formes arrondies et l’imaginaire de la gente masculine, je bouche mes fins de mois et finance une partie de mes cours en tant que strip-teaseuse dans un club les week-ends. Stylos, papiers, crayons la semaine, sexe, drogues et Rock’n roll le week-end. Le temps passe vite et l’échéance approche, que vais-je faire de ma vie ?

Les destins changent et se dessinent sous l’impulsion de rencontres, la mienne se fera en boite de nuit à la suite d’un de mes shows dans lequel je finis en nu intégrale. Monsieur Melamoa, producteur de films X remarque mon talent de comédienne ainsi que mon penchant pour l’exhibition, il me propose une séance filmée avec un partenaire le lendemain. Ambitieuse, le jour J, j’exige la présence de deux partenaires supplémentaires, j’ai l’esprit d’équipe et de la place pour accueillir tout le monde.

Après quelques cabrioles dont certaines improvisées hors caméras mon manager décèle en moi plus qu’une jeune midinette avide d’expériences nouvelles, trois prises et deux plans plus tard, je deviens une jeune femme qui aime la bite et les sous, le destin lève le voile, je serai Porn Star. De retour à la fac j’apprends à mon proviseur que je ne pourrais pas suivre le cursus jusqu’au bout car je viens de trouver un moyen original et efficace de joindre l’utile à l’agréable. D’un ton paternel et rassurant il me dit ‘’tant que tu trouves du plaisir dans ce que tu fais’’ avant de m’entendre lui répondre ‘’c’est l’essence même de ce métier monsieur’’.

Je suis une des rares femmes dont la garde robe tienne dans un sac à main, une des rares à travailler nue en talons aiguilles et une des rares à commettre autant d’infidélités envers mon copain, que tout le monde le sache et que le copain en question ne m’en veuille pas. Je suis payée à donner du sexe, j’exerce le plus vieux métier du monde, sauf que mes clients ne peuvent pas me toucher. C’est d’ailleurs en conservant leur désir inassouvi de me sauter que mes vidéos se vendent si bien, bref je vis sur les pulsions et frustrations de la gente masculine.

Déjà petite j’entretenais cette image de fausse sainte-nitouche, cette incarnation du fantasme, j’ai toujours fait croire aux hommes qu’ils pouvaient me prendre mais les condamne à me regarder. La séduction et la provocation sont depuis longtemps mon fond de commerce, avec un talent dans la chanson j’aurais été Rock star. Le sexe n’a jamais été tabou, je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas, je fais tout haut ce que tout le monde fait tout bas ou rêve de faire, celles qui me critiquent sont jalouses et frigides.

Je travaille dans une industrie en continuelle croissance, on ne connaît pas la crise, bien au contraire, c’est à ce moment que nous sommes le plus regardés, le X est une soupape sociale, chaque jour nous fidélisons de nouveaux clients, friands de télé plaisirs. Si vous n’etes pas d’accord, ne nous regardez pas, d’autres le feront pour vous. A vos yeux, je ne suis peut-être qu’une gourgandine, une prostituée, mais je suis avant tout une professionnelle consciencieuse et dévouée. Il n’est pas impossible que je fasse des heures sup.

Que croyez-vous ? Ce métier est un tremplin vers la notoriété, une ouverture que je me suis créée seule à la force du poignet, en offrant mes propres ouvertures. Ce n’est rien de plus qu’un échange. Le Porno c’est comme la vie, quand on donne on reçoit.

Gary.

A suivre les chroniques d'un Con...

samedi 19 juin 2010

Les chroniques d'une Pop Star

Tina a depuis toujours rêvé de chanter, belle aguicheuse, timbrée d’une voix suave et sensuelle, elle écrivait des chansons pour Céline Dion dans le ventre de sa mère et c’est en fredonnant Amel Bent dans le bus de l’école qu’elle se fait repérer à l’age de 14 ans, par un producteur avec qui elle fera un enregistrement et un enfant l’année suivante.

Son premier album riche et complet se vend plutôt bien grâce à une pochette sur laquelle Tina apparaît en tenue d’écolière, une sucette à la framboise dans la bouche. A 16 ans elle tourne dans toute la France (pour chanter) et connaît un véritable succès avec un single intitulé ‘’Moi Tina’’. Puis elle pénètre le marché international de la chanson avec la célèbre ‘’I like it from behind’’. L’année suivante, elle fêtera ses premiers rails de coke ainsi que son amour pour la bouteille, période clôturée d’une cure qui inspirera son prochain album ‘’Life’s a shit’’.

Imbibées et appauvries en paroles, ses chansons se vendent de moins en moins. Elle quitte la scène pour une durée indéterminée et s’occuper de son enfant avant de se marrier avec la perle rare, un producteur à la fois scrupuleux et attentionné. Ce dernier l’aide à entrer dans une télé réalité tremplin à célébrités déchues qui, à l’inverse d’un tremplin classique, à la particularité de propulser ses participants vers le bas.

Elle accède tout de même à un regain de notoriété, la télé réalité n’ayant pas vocation à améliorer les images. Remontée à bloc, la voix et les cloisons nasales rodées, elle va pouvoir amorcer son come back. Malgré un physique partiellement altéré par le monde impitoyable de la night, elle osera les tenues sexy et provocatrices espérant compenser les lacunes de ses textes. Que voulez-vous ? Quand le fond vient à manquer, il faut se rattraper sur la forme…

Ses apparitions TV se multiplient, les chansons se raréfient, l’essentiel de sa carrière se trouve derrière elle, elle a cinquante ans bien tapés et se trouve un poste de jury dans la 32ème édition de la Graine de Pop Académie qui l’a découvert. A présent elle est juge, avec assurance et l’air désabusé, elle va pouvoir dire ‘’oui’’, ‘’non’’, ‘’c’est pas mal’’ ou encore ‘’ça va pas du tout’’. Ses années d’expérience et sa notoriété lui accorderont un mélange de crédibilité et d’expertise, une autorité à laquelle les postulants se plieront sans mot dire, quoi qu’il advienne.

Les candidats vont passer aussi vite que les années, les éditions vont se renouveler aussi longtemps que l’on trouvera des cons pour les regarder, les rides de Tina témoignent d’une vie riche et mouvementée. A peine le temps d’écrire et de produire un album pour son fils et de le brancher avec des professionnels qui croient en la théorie du talent héréditaire, qu’elle devra suivre son jeune poulain dans les tournées nationales et le driver de manière à ce qu’il consomme une coke de qualité qui, cette fois, n’use pas les narines.

Heureuse et épanouie par procuration, elle vivra ses propres rêves au travers de la jeune carrière prometteuse de son fils et accumulera ses premières victoires sur le bord de la cheminée, jusqu’à ce que ce dernier n’atteigne la puberté et lui annonce qu’il arrête tout pour faire du football, se raser la tête et devenir Zidane.

Gary.

Vers les chroniques d'une Porn Star...

mardi 25 mai 2010

Introduction

Amis lecteurs bonjour,

Comme il est dans l'air du temps de raconter des conneries sur un Blog et que je ne souhaite pas déroger à la règle, voici mes conneries.

Les chroniques du Rig sont le genre de choses que l'on fait quand on a du temps, du chômage et de la crise.

Ayant bénéficié de ces trois denrées, je me suis accordé le luxe de travailler un peu pour la gloire et le plaisir des autres, car le plaisir des autres m'importe.

Accrochez-vous j'en ai fait 23 et soyez indulgents je ne suis pas professionnel.

Cordialement
Gary

Attention: Certains propos de nature grivoise peuvent choquer un public jeune ou un public moins jeune et plus rigide.